Le domaine des assurances en France est très dynamique. Dans un climat économique inflationniste, celui-ci enregistre plusieurs nouveautés sur lesquelles on doit s’arrêter. Dans cet article, Fanny Limare-Wolf, la directrice financière de l’Olivier Assurance nous présente les événements principaux qui marquent la filière des assurances de l’Hexagone en ce moment.

L’accord signé entre Bruno Lemaire et France Assureurs va-t-il perturber la politique tarifaire des assurances en 2023 ?

Dans son analyse, Fanny Limare-Wolf insiste sur le fait que les assureurs font tous face à une forte inflation, causée par l’augmentation tangible du prix des pièces détachées, des voitures d’occasion, du coût de la main d’œuvre… Cette hausse remarquable impacte négativement les dépenses des assureurs, car ils se retrouvent dans l’obligation de dépenser davantage afin d’indemniser leurs assurés.

Cette hausse converge avec l’absence d’une politique tarifaire fixe pour cette année 2023 qui vient de commencer. Mme Limare-Wolf affirme que les assureurs ne font qu’adapter leurs prix en permanence.

L’accord signé entre Bruno Lemaire et France Assureurs vise à maintenir des prix d’assurance abordables, notamment pour les catégories sociales les plus démunies. Cependant, pour l’appliquer, les assureurs ne sont pas tous obligés d’adopter une seule et même stratégie. Mme Limare-Wolf affirme par exemple que sa compagnie (L’Olivier Assurance) a opté pour une grille tarifaire réduite et de la maintenir sans pour autant prendre en considération le climat économique inflationniste actuel.

La modération tarifaire permet-elle aux assureurs de rester rentables ?

Les politiciens ont bien évidemment à cœur la protection du pouvoir d’achat des consommateurs. Par conséquent, il est tout à fait normal qu’ils demandent aux assureurs de faire un effort au niveau de leur modèle tarifaire. Si la plupart des assureurs ont décidé de jouer le jeu, une question importante se pose : seront-ils toujours rentables et dans quelle mesure seront-ils capables de couvrir leurs dépenses ? Il faut savoir que l’inflation est un phénomène économique qui impacte aussi les coûts de fonctionnement et de gestion des assureurs. Mme Limare-Wolf cite notamment l’exemple du coût matériel qui a augmenté de 5 % pour les sinistres. Pour elle, il faut trouver une solution qui permette de maintenir un équilibre entre des prix intéressants pour les assureurs et les coûts de gestion qui grimpent. Interrogée sur ses prévisions pour les années à venir, Mme Limare-Wolf précise que les prix des assurances oscillent chaque année entre +2 % et – 2%. Vu les conditions économiques actuelles, elle affirme qu’une hausse des prix qui dure dans le temps n’est pas à écarter.

La suppression de la vignette verte peut-elle vraiment générer des économies ?

La suppression de la vignette pour les assurances est motivée par plusieurs objectifs qui sont soutenus par divers assureurs depuis des années. Tout d’abord, les vignettes sont coûteuses à imprimer pour les assureurs car elles nécessitent un papier spécifique qui ne peut être produit que par des imprimeurs agréés. De plus, le coût d’envoi ne cesse de s’accroître en raison du coût du timbre. Pour un assureur important avec 2 millions de clients, par exemple, l’impression et l’envoi de la vignette représenterait plusieurs millions d’euros par an. En outre, l’autre objectif de la suppression est de réduire l’anxiété causée par l’attente de la vignette chez les assurés. Les clients s’assurent en partie pour être en règle en cas de contrôle policier et sont inquiets tant qu’ils n’ont pas reçu leur papillon, même si leur véhicule est effectivement assuré. Enfin, la vignette n’est pas un moyen fiable de vérifier si le véhicule est correctement assuré. Elle n’est imprimée qu’une seule fois par an en début d’année et peut être conservée même si l’assurance n’est plus payée. Un fichier central des véhicules assurés, tel qu’il existe désormais, est plus efficace pour les contrôles.